Je suis verte, liquide et très piquante... qui suis-je ?
Eh oui.
Ce fut l'objet de ma trouvaille dans un petit supermarché à Pékin. Un petit supermarché pour expatriés puisque j'y ai également vu un bon nombre de céréales américaines et... ô joie, ô fierté, un bloc de foie gras alsacien (dans un coffre en plexiglas, cadenassé et à 2 000 yuans... quand-même, hum !). Et c'est aussi parceque les linéaires de ce supermarché étaient plus ou moins traduits en anglais que j'ai pu lire "wasabi oil", you-ouh... Avec une petite cannette de Matchalatte, c'était la fête du panier !
Bon, à propos de ce Matchalatte (thé au lait Matcha, comme son nom l'indique), malheureusement j'ai mal calculé, je voulais le rapporter en France mais je l'ai mis dans mon bagage à main, et zut de flûte, j'ai dû le boire cul-sec au contrôle avant l'embarquement. Cette petite merveille n'a pas eu l'attention qui lui était due.
Bref.
Heureusement, la petite fiole d'huile de wasabi est restée intacte dans le fond de mon gros sac jusqu'au retour en France.
Et depuis je rêve aux poissons crus, sushis et autres crustacés qui vont se mettre à frétiller (comme moi) lorsque je les arroserai de cette huile de feu.
Arroser... Euh, non en fait.
Le premier test réalisé, fut super simple, avec des crevettes marinées dans du jus de citron vert, avec graines de sésame et sauce soja pour diluer et réparer si besoin la catastrophe wasabiesque.
Eh bien c'est du concentré de chez concentré !.... C'est complètement dingue.
Mon seuil de tolérance au piquant est plus élevé que celui de mon entourage (...on se compare à ce que l'on a !...), dans les restos thais et indiens de France, je prends épicé et ça va, mais alors là...
Une micro-goutte et ça enflamme. C'est très très puissant.
Mais pas désagréable... Les extrêmes, c'est grisant, finalement.
A ce propos... Un jour, j'aimerais trouver quelque chose proche de l'extrême acidité en cuisine. Le balsamique, c'est délicieux, mais c'est doux.
J'aimerais connaître un vinaigre, qui, d'une seule goutte, ait un pouvoir acidifiant extrême. Bon, il y a l'acide chlorhydrique vous me direz, mais ce n'est quand-même pas très fun. Je suis sûre que dans des cuisines lointaines, dans de vieux pots, il y a des trésors de petits vinaigres bien acides...
Revenons à notre petite huile.
Deuxième utilisation : avec des dés de thon mi-cuit en robe de sésame, le post de Loukoum m'avait tapé dans l'oeil... (délicieux et simple à préparer). Même principe pour l'huile : avec parcimonie...
...car, portés par l'euphorie de nos papilles et pupilles (!), nous avons été imprudents. Quelques larmes nous l'ont fait payer. Mais l'association était parfaite.
En conclusion, gros, gros coup de coeur pour cette huile de wasabi.
Je la testerai encore avec des sushis et puis je me creuserai la tête pour trouver autre chose que poisson/crustacés qui aurait besoin d'être réveillé...