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Les carottes sont cuites !
3 février 2008

Cuisine et morale (*)

(*) cela aurait pu être cuisine et "éthique" pour être peut-être un peu plus "in"... mais non, pour moi cela relève de la morale, de ma morale personnelle. Tant pis si le terme n'a pas la côte, moi je l'assume très bien ;-)

Depuis quelques temps, je réfléchis à ma façon de cuisiner (et de consommer) et il y a des petites choses qui me dérangent que j'aimerais améliorer si j'en suis capable.
Voici les domaines de mes petites réflexions :
- jeter de la nourriture
- acheter des produits qui ne sont pas de saison
- acheter des produits exotiques ayant nécessité un long transport

1- Jeter de la nourriture :
Même si je m'en défends et que c'est vraiment contre mes principes, je réalise qu'il m'arrive trop souvent de jeter de la nourriture. La principale cause étant que j'ai (nous avons) laissé l'aliment ou le reste de plat cuisiné se dégrader dans le frigo jusqu'à ce qu'il ne soit plus consommable.
Cela me gêne énormément mais malgré mes efforts et ma conscience, je n'arrive pas à atteindre le zéro absolu.
Je crois que les différents obstacles sont :
-nous sommes deux "gestionnaires" du frigo, et il parfois difficile de nous accorder (achat de produits en double par exemple)
-la fréquence de nos repas passés à la maison est extrêmement variable, ce qui veut dire beaucoup d'imprévus : faut-il refuser cette sortie ce soir car il reste telle chose à manger et demain elle sera périmée ? Question difficile...
-difficile également parfois de manger plusieurs fois de suite le même plat quand il en reste beaucoup (et  notre mini-congélateur a une capacité très limitée)

Edit :

En fait, pour les denrées que nous laissons périr, je réalise que c'est en fait davantage des produits bruts (légumes, fromages, viandes) que je n'ai pas eu le temps de cuisiner que des restes... En effet, les restes, nous arrivons quand-même à ne pas trop en jeter.

2- Acheter des produits qui ne sont pas de saison :
C'est quelque chose que spontanément, je fais de moins en moins. Par exemple les tomates : je n'en achète pas de tout l'hiver sans aucune difficulté.
Mais je sais que j'ai encore une belle marge d'amélioration (nous avaons acheté récemment des poivrons pour les wraps...)
Je vais sans doute afficher dans ma cuisine une liste des fruits & légumes de saison.
Exemple ici.

3- acheter des produits exotiques ayant nécessité un long transport
Là, très grosse réflexion, très grosse difficulté.
Faut-il se priver :
-d'ananas ?
-de banane ?
-de sauce soja ?
-d'épices ?
-de lait de coco ?

Je crois qu'il doit être possible d'établir une hirérarchie de la "gravité" d'acheter ses produits, mais j'ai du mal à la deviner toute seule...
Je pense que pour les épices : on en achète en petite quantité et que le stock dure assez longtemps... Et puis je n'imagine pas une seconde cuisiner sans épices ? Me contenter uniquement de sel, moutarde, raifort... genièvre ? La misère !...
Pour les fruits (banane, ananas, avocat...) c'est vraiment une question.... ==> ?
Et pour tous les produits d'épicerie exotiques (nouilles asiatiques, condiments, herbes) également... ==> ?
Là, je ne sais vraiment pas quoi faire.

Je crois que Confucius disait "il faut manger ce que la terre où l'on vit produit, car elle sait ce qu'il nous faut pour vivre" mais je ne retrouve plus la référence exacte

Bon voilà, j'ai exposé mes réflexions du moment... vos réactions et conseils sont évidemment les bienvenus !

Edit :

Merci beaucoup pour vos commentaires constructifs.
Plume d'argent : j'aime beaucoup l'idée du panier de fruits et légumes du producteur, malheureusement, les volumes sont trop importants pour nous, compte tenu du peu de repas que nous avons à la maison. Mais je garde l'idée précieusement pour lorsque notre situation changera. C'est super de faire son pain et ses nouilles... mais je n'ai pas (encore?) suffisamment de temps pour cela.
Poulpy, Loop : merci pour vos témoignages !
3 petites cigales : tout à fait d'accord ! Le plus facile à tenir est le point 2 ;-)
Tarentula : merci beaucoup, car en effet, dans ma tête je n'avais pas fait le distingo entre voyage en bateau et voyage en avion. Et c'est vrai que le prix peut être un bon indicateur... Je retiens ce que vous dites des produits qui sont de saison dans l'autre hémisphère (et le sujet mériterait d'être encore un peu creusé !)
Marie : tout à fait d'accord. C'est en lisant les blogs d'ailleurs que j'ai été sensibilisée au thon rouge et que je n'en achète plus.
Mariel : oui en effet, les pommes sont stockées car elles se conservent très bien... ta question en est une bonne... j'aurais tendance à dire qu'il vaut mieux acheter des pommes tout de même, mais...?
En effet, pour le chocolat, thé, café, alors là...? Mais là, nous ne sommes que de petits consommateurs. Et pour le sucre, nous achetons local (Erstein)

Que penser des surgelés ?
Peut-être voyagent-ils par bateau ? (exemple les crevettes du Vietnam de Picard...)

Edit 2 :
Merci beaucoup Emilili, je vais essayer d'en savoir plus !

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Commentaires
O
Je suis tout à fait d'accord sur le fait de faire des efforts pour un achat raisonnable des produits, cela dit ça va dans les 2 sens : il est évident qu'acheter des oranges de Floride alors qu'il en pousse en Espagne est préjudiciable à l'environnement, mais ne plus acheter ce qui est produit uniquement dans certains pays (épices, cacao, café, bananes...) serait extrèmement préjudiciable pour l'économie, et donc la survie, de ces pays. Il faut donc arriver à être raisonnable en réfléchissant aux conséquences de nos actes, mais sans rester bloqués sur un point de vue.
N
Ta question sur les fruits exotiques m'a fait sourire, car ici on fonctionne dans l'autre sens. On n'achète pas de produits importés de France ou d'ailleurs, car cela coûte surtout trop cher ! On se contente de ce que l'on a ici...
I
Très interessant ces réflexions sur la consommation responsable. Point 1, je suis OK, sauf rarissimes exceptions. Point 2, je fais attention et après avoir testé le raisin en plein hiver (beurk), ça se fait tout seul pour pas mal de fruits. Pour les légumes, c'est pas évident, on ne sait meme plus la bonne saison. Point 3, et comment ils vont vivre dans les pays pauvres si on ne leur achète plus de produits issus de l'agriculture? Pas facile tout ça...
C
Il n'y a pas que le transport qui a un impact négatif sur l'environnement il y a aussi les moyens de production. <br /> Par exemple la production de Panga, de perche du Nil voire de certaines crevettes est faite dans de telles conditions qu'il est difficilement concevable de continuer à en consommer. <br /> Le transport n'est pas le seul responsable !!!
H
J'aime beaucoup ton texte!<br /> Je gaspillais beaucoup quand nous n'étions que deux. Quand bébé s'est annoncé et que nous avons déménagé, nous avons opté pour le congélateur et je dois avouer que ça a changé notre vie.<br /> Pour conserver un peu plus longtemps les viandes, l'idéal est de les cuire et de les préparer très vite... <br /> Sinon pourquoi ne pas faire à l'avance une liste de courses très précise?<br /> Pour les produits exotiques, j'en achète un tout petit peu, surtout quand ils ne sont pas produits en Métropole par ailleurs, mais je fais attention non plus à ne pas trop pencher vers l'autarcie non plus...
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